Les schémas directeurs immobiliers sont apparus il y a une quinzaine d’années lorsque l’État s’est questionné sur son patrimoine et à engager de le référencer pour mieux le suivre.
Plus récemment, en intégrant la dimension environnementale à travers la baisse attendue des consommations d’énergie, sont apparus les schémas directeurs immobiliers et énergétiques (SDIE).
Un schéma directeur immobilier et énergétique c’est quoi ?
C’est un outil de planification des interventions à mener sur les bâtiments en passant par :
Une organisation de services et des décisions
- Qui suit le patrimoine ? qui collecte, concentre et analyse les données ?
- Qui décide des actions ? qui réalise les actions ?
Une feuille de route des actions à mener sur le patrimoine soit :
- Des contrôles, diagnostics et/ou études
- Des travaux légers de maintenance comme de gros travaux de rénovation
- Une réflexion sur l’immobilier (rétrocession, vente, acquisition, construction…)
- Une optimisation de l’utilisation des bâtiments
Une stratégie à intégrer à celle du territoire
- Quelle offre de services aux habitants ?
- Que doit porter la collectivité ?
Pourquoi ?
Afin de diagnostiquer et planifier la gestion de ce patrimoine, la collectivité a décidé d’élaborer, avec l’aide d’un cabinet spécialisé, un SDIE pour :
- Disposer d’un diagnostic complet de son patrimoine (réglementaire, vétusté, usage, confort thermique, accessibilité, …)
- Prioriser et planifier des travaux en cohérence avec les capacités financières et humaines de la collectivité
- Optimiser ses dépenses d’intervention et diminuer les coûts de fonctionnement
- Améliorer la qualité de service aux usagers et au personnel
- S’engager politiquement notamment en faveur de la transition écologique
Le SDIE est un outil de mise en cohérence des actions. Outil vivant il dessine la trajectoire de la collectivité mais n’est pas figé.
Les enjeux de la démarche
Enjeux environnementaux
- Diminuer les consommations énergétiques
- Optimiser la performance énergétique
Enjeux économiques et financiers : investissements durables qui permettront à terme une baisse des charges d’exploitation
- Maîtriser les charges d’exploitation et d’entretien
- Valoriser les actifs immobiliers
- Pérenniser les investissements
Enjeux techniques et règlementaires
- Remettre aux normes
- Lutter contre la dégradation et l’obsolescence
Enjeux capacitaires et fonctionnels
- Optimiser l’occupation des surfaces et la valeur d’usage
- Améliorer le fonctionnement
- Adapter le bâtiment à d’éventuels nouveaux usages
Les étapes d’élaboration d’un SDIE
- Lancement de la démarche (été 2023)
- Réalisation des audits multi-enjeux du patrimoine : visite des bâtiments, audits réglementaires, de vétusté, occupationnel, énergétique, stratégique et budgétaire (septembre 2023 à février 2024)
- Elaboration d’une stratégie et de scénarios : priorisation des actions, élaboration de différentes stratégies pour, in fine, n’en retenir qu’une (février à mai 2024)
- Finalisation du SDIE (mai à juillet 2024) : mise en œuvre pratique de la stratégie retenue et confrontation avec les capacités humaines et financières de la collectivité et enfin, validation du SDIE. Bien qu’à visée opérationnelle, le SDIE est cependant la 1ère étape des actions concrètes à mener.
- Mise en œuvre :
- Programmation (définition des besoins par site, estimations par grand poste de travaux par bâtiment)
- Conception (maîtrise d’œuvre, estimation précise)
- Réalisation (conduite des travaux)
- Exploitation (gestion du bâtiment dans son fonctionnement)
Et concrètement ?
Le patrimoine de la cdc :
La communauté de communes des pays de L’Aigle possède un patrimoine immobilier conséquent de 66 bâtiments répartis sur environ 54 000 m² accueillant les activités scolaires, sportives, culturelles, sociales, sanitaires et les services intercommunaux … Diversité thématique qui ne facilite pas sa cohérence bâtimentaire puisqu’on ne traite pas de la même manière, une structure accueillant des enfants et un gymnase par exemple.
NB : Les bâtiments faisant l’objet d’une étude spécifique déjà lancée ont été exclus du SDIE.
Le patrimoine intercommunal est réparti sur l’ensemble des communes ce qui prouve l’engagement de la collectivité sur tout son territoire mais qui pose des contraintes de distances notamment pour les interventions quotidiennes.
Ce patrimoine est dominé par la question scolaire avec des enjeux d’anticipation des dynamiques. En effet l’enseignement représente près de 50% des surfaces. Ces bâtiments sont soumis aux aléas démographiques et exigences de l’éducation nationale qu’il faut anticiper. Ce parc « scolaire » a également la particularité d’être consommateur (écoles et cantines) et dans l’ensemble, assez vétuste.
Premiers éléments de diagnostics :
Le patrimoine est dans un état technique inégal. Bien que majoritairement construit entre 2000 et 2005, le parc est vieillissant avec des enjeux de rénovation en lien avec le cycle de vie des bâtiments. L’âge des bâtiments nécessite de fait des rénovations et/ou adaptations c’est-à-dire des travaux de maintenance pour les bâtiments plus récents, et plus lourds pour les bâtiments les plus anciens.
En outre, près d’une vingtaine de bâtiments de plus de 1 000 m² sont soumis au décret tertiaire, obligeant la collectivité à réduire, sur ces sites, la consommation d’énergie de 40% d’ici 2030, 50% d’ici 2040 et 60% d’ici 2050 ou d’atteindre un seuil (déterminé par décret en fonction de l’usage du bâtiment).
Des travaux seront donc à engager sur de nombreux bâtiments mais il s’agira ensuite de s’assurer de la bonne utilisation de ces équipements et d’organiser leur maintenance pour faire remonter les dysfonctionnements et éviter la dégradation du parc.
Les priorités d’actions seront définies à partir de critères croisés que sont la vétusté, les consommations énergétiques et obligations réglementaires, l’usage.
Les différents scénarios de travaux sont actuellement étudiés et permettront d’élaborer un plan pluriannuel d’investissement patrimonial pour les années à venir.
Quelles sont les conséquences des changements climatiques ?
Sur la santé :
- Augmentation des risques sanitaires liés aux évènements extrêmes, à la dégradation de la qualité/quantité d’eau
- Augmentation des maladies
- Augmentation des allergies
Sur les activités économiques, de loisirs etc. :
- Possible incidence sur le réseau électrique, la productivité
- Modification de l’organisation du travail
Sur le bâti :
- Augmentation du risque d’inondation
- Augmentation du risque de retrait-gonflement des argiles
- Risque accru d’effondrement de cavités souterraines
- Diminution du confort d’été
Sur la biodiversité :
- modification des habitats et des aires de répartition des espèces et donc incertitude sur le devenir d’espèces et difficulté d’adaptation
sur l’agriculture et l’élevage :
- Modification du rythme des végétaux
- Variation des rendements
- Modification des ravageurs
- Modification de l’organisation du travail
- Impact sur le ressource alimentaire et sur la santé animale
Le Plan Climat Air Energie Territorial, c’est quoi ?
La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015 a désigné les EPCI de plus de 20 000 habitants comme coordinateurs de la transition énergétique. Le PCAET doit formaliser un projet de développement durable reposant sur une stratégie locale de transition énergétique et changement climatique. Cette stratégie se traduit ensuite par un plan d’actions concernant tous les secteurs d’activités (économique, social, environnemental, …). Les objectifs sont à terme la réduction des émissions de gaz à effet de serre sur le territoire et l’adaptation de celui-ci aux effets du changement climatique.
Pourquoi élaborer un plan climat air énergie territorial (PCAET) ?
P -> quel plant met-on en œuvre (stratégie, objectifs, actions, moyens)
C -> pour lutter contre les changements climatiques et anticiper pour s’adapter à ces changements
A -> améliorer la qualité de l’air, réduire les polluants atmosphériques
E -> réduire les consommations d’énergie, développer les énergies renouvelables et valoriser l’énergie de récupération
T -> de manière collective à l’échelle du territoire
Les thématiques abordées par le PCAET sont multiples :
- déplacements
- modes de consommation
- déchets
- sobriété
- adaptation
- agriculture
- modes de production
- nature en ville
- …
Les étapes de construction du PCAET
- Le diagnostic
- Les orientations stratégiques
- Le programme d’actions
- Le suivi et l’évaluation
Synthèse du diagnostic
Principaux enjeux la consommation d’énergies et les émissions de GES :
- Réduire les consommations d’énergies du territoire, les émissions de GES et autres impacts environnementaux associés
- Réduire la facture énergétique du territoire
- Réduire la dépendance du territoire aux importations d’énergies et viser l’autonomie énergétique
- Lutter contre la précarité énergétique
- Améliorer la qualité de l’air
Principaux enjeux sur les énergies renouvelables et les réseaux de distribution et de transport d’énergie :
- Cf enjeux consommation d’énergies et émissions de GES
- Identifier et exploiter les gisements disponibles
- Sécuriser l’approvisionnement énergétique
- Créer de la valeur sur le territoire
- Impliquer la population pour faciliter l’acceptation
Principaux enjeux sur la séquestration carbone :
- Limiter le réchauffement climatique à +1,5°C et ses effets sur le territoire
- Améliorer la qualité/fertilité du sol
- Améliorer la qualité de l’air
- Préserver la biodiversité
Principaux enjeux sur la qualité de l’air :
- Enjeux sur la santé surtout sur les personnes vulnérables ou sensibles
- Enjeux environnementaux : dégradation de la biodiversité
- Enjeux économiques : dégradation des bâtiments, baisse de rendements agricoles, …
Principaux enjeux sur la vulnérabilité climatique/adaptation :
- Limiter le réchauffement climatique à +1,5°C
- Limiter les coûts sociaux et financiers liées aux phénomènes climatiques extrême
- Inciter le territoire à opérer rapidement sa transition écologique
- Anticiper et devancer les changements à venir afin de rendre le territoire résilient au changement climatique
Concertation
Les pays de L’Aigle vous invite à participer au Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET)
Le PCAET doit comporter des actions à mettre en œuvre par la collectivité et l’ensemble des acteurs concernés par le défi climatique, c’est-à-dire TOUT LE MONDE ! Entreprises, associations, citoyens…nous avons tous un rôle à jouer, chacun à la hauteur de ses capacités à agir.
Pour cela, nous avons besoin de connaître votre vision, vos attentes et suggestions afin de mettre en place des actions adaptées à notre territoire.
Vos réponses permettront de déterminer des tendances collectives et d’affiner le plan d’actions afin qu’il soit le plus pertinent pour le territoire.
La durée de remplissage est estimée à 10 min. Cliquez ici
Amélioration de l’habitat
“Parmi tous les chantiers engagés par la Communauté de Communes des Pays de L’Aigle, l’amélioration de l’habitat sur notre territoire est la priorité des priorités. Pourquoi ? Parce qu’elle va concerner tous les habitants de notre collectivité, et cela sur deux secteurs : le centre-ville de L’Aigle (OPAH RU) et l’ensemble de nos 32 communes (OPAH). Une seule mission : améliorer la qualité des logements et du bâti. Cette opération engagée à notre initiative compte naturellement comme partenaire la Ville de L’Aigle mais aussi l’État, via l’Agence Nationale d’Amélioration de l’Habitat (ANAH), le Département de l’Orne.
La Communauté de Communes a également souhaité mettre en place une permanence (Espace Conseil FAIRE) pour les particuliers non éligibles aux aides de l’ANAH, et qui pourraient mobiliser d’autres financements pour la rénovation énergétique de leur logement.
Ces opérations représentent un engagement humain et financier important. Mais la qualité de vie et l’attractivité de notre territoire passent par cette priorité. J’invite les propriétaires éligibles des Pays de L’Aigle à s’engager nombreux dans ce projet de rénovation de l’habitat.”
Jean SELLIER, Président de la Communauté de Communes des Pays de L’Aigle