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Santé : collectivités, associations et professionnels de la santé réunis pour lutter contre les inégalités

L’Agence Régionale de Santé a catégorisé le territoire des pays de L’Aigle comme « zone d’intervention prioritaire ». En effet, les données sociales, économiques et sanitaires sont défavorables et ne sont, à ce jour, contrebalancées par aucun facteur propice. Ainsi, afin de mener une politique volontariste en faveur de la santé et de la lutte contre les inégalités, le CIAS des pays de L’Aigle s’est engagé dans l’élaboration d’un contrat local de santé. Le premier comité de pilotage réunissant représentants des collectivités territoriales, de l’état et des acteurs de la santé s’est déroulé mardi 24 septembre. Présentation de ce dispositif.

État de santé du territoire, quelques données générales

  • Un territoire précaire avec un taux de pauvreté de 16,6 % contre 15 % sur le département et 13,2 % au niveau régional. Cette précarité induit des différences de comportement par rapport à la santé;
  • Un écart significatif de l’espérance de vie entre les hommes les plus aisés et les plus modestes qui est de 13 ans. ;
  • Une surmortalité liée aux maladies cardiovasculaires
  • Une population vieillissante et âgée
  • Des patients qui tarderaient trop à se soigner, du fait d’un manque de professionnels mais aussi un manque d’éducation globale lié à la santé
  • Un taux de patient sans médecin traitant plus bas que la moyenne départementale
  • Des réels enjeux de la prise en compte de la santé mentale de la population pour les professionnels de l’accompagnement
  • Un vieillissement des professionnels de santé de manière générale, des médecins généralistes en particulier
  • L’attractivité du territoire, un enjeu pour fixer les professionnels de santé et développer les services
  • Des difficultés pour repérer les jeunes publics souffrant d’addictions.

Une enquête de santé adressée à tous les habitants du territoire

Face à ce contexte, le CIAS a mené, en début d’année, une vaste enquête à destination de tous les habitants et professionnels du territoire afin d’affiner la connaissance sur les attentes et les besoins en matière de santé publique et d’identifier les axes prioritaires à travailler.

Plus de 570 personnes (504 habitants, 37 professionnels de santé et 32 acteurs du territoire) ont participé à cette étude dont le faits marquants sont :

  • Plus d’une personne sur 5 déclare ne pas manger équilibré. Ce sont les 19-25 ans qui déclarent le plus ne pas manger équilibré (44 %). Plus l’âge est avancé, plus le taux de personne déclarant ne pas avoir une alimentation équilibrée diminue (pour atteindre 14% des 65-74 ans). Plus on vieillit, mieux on mange.
  • 20 % des sondés déclarent souffrir de « précarité énergétique ». Les 19-25ans seraient les plus touchés. Plus les sondés sont âgés, moins ils semblent concernés par cette problématique. Les employés et les ouvriers sont les plus concernés par ce type de précarité
  • 1 personne sur 4 déclare ne pas être en bonne santé mentale. C’est 1 jeune sur 3 chez les 19-25 ans et plus d’1 jeune sur 3 chez les 26-34 ans. Les ouvriers, les employés et les artisans commerçants sont les catégories socioprofessionnelles les plus concernés. On parle ici d’anxiété, de dépression, de mal être). La bonne santé physique semble liée à la bonne santé mentale. Cela se vérifie pour les 35-74 ans.
  • 30 % des sondés déclarent avoir déjà renoncé à de soins. La raison principale invoquée est un problème de rendez-vous (pas de prise de nouveaux patients, délais d’attente trop long). Vient en second temps l’aspect financier : sont mis en avant ici les soins dentaires, ophtalmiques et psychologiques.

Cette vaste étude est le point d’entrée pour l’élaboration d’un contrat local de santé. Les données collectées, croisées avec celles de l’INSEE, l’ARS, Santé Publique France, l’ORS,…) ont permis d’identifier les grands axes stratégiques à aborder.

Le contrat local de santé (CLS), véritable levier contre les inégalités


Le Contrat Local de Santé est une mesure introduite par la loi du 21 juillet 2009 (HPST ??). Cette loi permet aux Agences Régionales de Santé de signer un contrat avec les intercommunalités et les communes afin de mettre en œuvre une politique de santé au plus près des besoins des territoires. Les actions du Contrat Local de Santé s’inscrivent dans tous les champs de la santé publique et visent à agir sur les facteurs influant sur l’état de santé des populations. Le CLS est également un levier de réduction des inégalités sociales et territoriales de santé.
Les études préliminaires ainsi que l’enquête à la population sont des éléments structurants et nécessaires à l’élaboration et à la mise en œuvre des grands axes de travail et le plan d’actions du futur CLS.

Le comité de pilotage du 24 septembre aura pour objectifs de valider et de compléter les grandes thématiques suivantes :

  • L’accès aux soins
  • La santé mentale
  • L’alimentation
  • Les addictions
  • La mobilité.

Le plan d’actions qui découlera du comité de pilotage se déclinera tout au long de la durée du Contrat Local de Santé, soit de 2025 à 2027. La mise en œuvre du plan d’actions pluriannuel sera suivie et évaluée en parallèle. Pour cela, le comité de pilotage veillera aux orientations du CLS et un comité technique, à son opérationnalité.

Contrat local de santé